Après le mouvement de grève du 24 janvier, le gouvernement a proposé une augmentation de 0,56% sur l’année : une aumône
0,5% au 1er mars ; 0,3% au 1er octobre : soit 0,56% sur l’année, donc très en dessous de l’inflation de 1,8% en 2007.
À ce rythme, le changement d’échelon ne permet même plus de compenser notre perte de pouvoir d’achat.
Afin d’éviter toute négociation salariale sur la valeur du point, le gouvernement souhaite la mise en place de revalorisations au cas par cas. C’est inacceptable !
La commission Pochard sur la « revalorisation du métier d’enseignant » a remis son rapport le 4 février. En guise de revalorisation, on y trouve surtout des attaques :
Contre l’école
Instauration d’un « marché de l’éducation » qui se traduit :
– par la mise en concurrence des écoles, des collèges..., avec, par exemple, la diffusion des résultats aux évaluations en 1er degré.
– par la suppression de la carte scolaire avec les conséquences induites : écoles ghettos à côté d’écoles d’élites, absence de mixité sociale, ethnique, religieuse.
– fin de l’école pour tous.
Contre les enseignants
Renforcement de la place du projet d’établissement et du rôle du chef d’établissement qui entraîneraient :
– un lien contractuel entre le chef d’établissement et l’enseignant.
– un risque de dérives dans le contenu de ce projet (établissements élitistes ou centrés sur une clientèle donnée : voir pays anglo-saxons).
– possibilité de « favoriser » certaines disciplines suivant les établissements, voire certains enseignants puisque l’affectation de 10% de la dotation horaire globale serait laissée à l’appréciation du chef d’établissement.
– Temps de présence devant élèves augmenté du fait de l’annualisation du temps de travail : 648 h année auxquelles s’ajouteraient, en heures supplémentaires, le suivi des élèves, l’orientation ...sans doute la fin de l’ISO en 2nd degré.
– Les heures non assurées actuellement du fait de l’absence des élèves (stages, examens) seraient à récupérer.
– Bivalence des enseignants : on commence en 6è-5è et puis .....
– Evaluation pédagogique faite en grande partie par le chef d’établissement avec notation à la clé, ce qui joue sur notre déroulement de carrière et donc sur notre rémunération. Outre le fait qu’un chef d’établissement n’a pas la compétence nécessaire, cela conduirait à encourager la servilité des professeurs.
Cette évaluation dépendrait aussi des résultats des élèves, voire des avis des élèves eux-mêmes.
– Disqualification du métier si on va vers la suppression des concours de recrutement.
Rentrée 2008 : les suppressions de postes se poursuivent, aggravées par la politique de transformation d’heures permanentes en heures supplémentaires
Au plan national,
– rentrée 2007 : 742 équivalents temps pleins en moins
– rentrée 2008 : 1 400 ETP en moins,
– prévision pour 2009 : ce sont 2 200 ETP qui sont voués à disparaitre.
La transformation d’heures permanentes en heures supplémentaires va engendrer encore davantage de précarité
Exemple : Mme X perd 9h. 9h sont vacantes dans un autre établissement suite à un départ à la retraite.
Le chef d’établissement ne déclare que 4h car il souhaite distribuer les 5 h restantes en heures supplémentaires... soit à d’autres collègues, soit à Mme X, mais en heures sup (oui, tout devient possible !), et pas forcément reconductibles.
Toutes ces modifications ont le même objectif : gérer l’éducation nationale (ses élèves et ses professeurs) comme n’importe quelle entreprise commerciale avec une gestion individuelle qui brise le lien social et donc les solidarités
Passage du bac professionnel en 3 ans au lieu de 4 ans : source d’économies substantielles (25%) au détriment des élèves et des professeurs là encore
– Aucune concertation avant cette décision.
– Décision prise à la hâte, et appliquée très rapidement sans réflexion pédagogique autour des contenus que les enseignants devront élaborer eux-mêmes.
– Offre d’orientation réduite pour les familles.
– Difficultés encore plus grandes, pour certains élèves, à décrocher une formation professionnelle qualifiante et diplômante en 3 années, et à poursuivre des études.
– Suppression de plusieurs emplois dans les lycées professionnels, et incidence inévitable sur l’emploi des salariés de droit privé.