Juan Somavía, Directeur général de l’Organisation internationale du Travail (OIT), Ann M. Veneman, Directrice exécutive de l’UNICEF, et Kemal Dervis, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), ont également signé ce message.
Cette année marque le 40e anniversaire de la Recommandation conjointe OIT-UNESCO concernant la condition du personnel enseignant. Cette Recommandation établit les lignes directrices concernant une série de questions primordiales telles que la formation et les conditions d’emploi des enseignants, la participation des enseignants et de leurs organisations aux décisions en matière d’éducation, et les mesures à prendre dans chaque pays pour promouvoir un enseignement et des environnements d’apprentissage de qualité.
Cette norme internationale, la seule à aborder l’ensemble des aspects relatifs au métier d’enseignant, n’a rien perdu de sa force morale ni de sa pertinence.
Les données collectées par l’UNESCO indiquent que d’ici à 2015, la planète aura besoin de 18 millions de nouveaux enseignants pour atteindre l’objectif consistant à fournir un enseignement primaire de qualité à tous les enfants du monde. C’est l’Afrique subsaharienne qui doit relever le plus grand défi. Il lui faudra accroître de 68% le nombre d’enseignants au cours de cette période. Les Etats arabes devront créer 450.000 nouveaux postes dans l’enseignement, principalement en Egypte, en Iraq, au Maroc et en Arabie saoudite. L’Asie du Sud et de l’Ouest auront besoin de 325.000 professeurs supplémentaires ; en Afghanistan, par exemple, le personnel enseignant devra augmenter de près de 9% par an au cours de la prochaine décennie.
L’Amérique du Nord et l’Europe occidentale sont également confrontées à des pénuries d’enseignants, en particulier en mathématiques et en sciences. Cette situation est due en partie aux changements démographiques et des conditions d’emploi. Alors que les professeurs les plus âgés partent à la retraite, les plus jeunes ne sont pas nécessairement séduits par une longue carrière dans le système éducatif, en particulier en Irlande, en Espagne et aux Etats-Unis. Ces pays devront recruter un total de 1,2 million d’enseignants pendant les dix prochaines années, essentiellement pour compenser la diminution des effectifs.
Pour relever ces défis, les autorités nationales doivent s’engager fermement en faveur des enseignants, qui sont « au cœur du système éducatif », comme le souligne le message conjoint. « Il est essentiel », ajoutent les signataires, « de soutenir les enseignants dans leur métier et de renforcer leur détermination et leur motivation en faisant en sorte qu’ils aient des conditions d’emploi et de travail décentes et une rémunération adéquate. »
Ceci suppose également que les enseignants puissent exercer leur profession dans un environnement sûr, a ajouté le Directeur général de l’UNESCO, qui a rendu hommage à ceux qui travaillent dans des régions dévastées par des conflits, où les écoles, le personnel enseignant et les élèves sont souvent la cible d’attaques perpétrées par des extrémistes.
« Les professeurs qui exercent dans de telles conditions risquent quotidiennement leur vie pour offrir un meilleur avenir aux enfants et adolescents dont ils s’occupent”, a déclaré Koïchiro Matsuura. « Aucun effort ne doit être épargné afin de leur offrir un environnement sûr dans lequel ils puissent mener à bien cette tâche absolument vitale. »
Koïchiro Matsuura a récemment annoncé que l’UNESCO réaliserait une étude sur la violence exercée contre le personnel éducatif afin de mieux comprendre la portée de ce phénomène, identifier les lieux où les éducateurs courent les plus grands dangers et examiner les mesures à prendre en vue d’améliorer leur sécurité. Une fois publiée, cette étude sera dédiée à la mémoire de Safia Ama Jan, ancienne enseignante et championne de l’éducation des jeunes filles et des femmes, assassinée le 25 septembre dernier à son domicile de Kandahar, en Afghanistan.
http://portal.unesco.org/fr/ev.php-URL_ID=34949&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html