Jusqu’à 17 000 suppressions de postes en 2008 !
dimanche 15 juillet 2007
X. Darcos avait informé de la suppression de 10 0000 postes dans l’éducation nationale en 2008. Selon Les Echos, qui présente le ministre comme « pris entre le marteau de Bercy et l’enclume des syndicats, le chiffre réel pourrait être de 17 000 postes en moins. Cela représente la moitié des suppressions de postes de fonctionnaires en 2008 ce qui correspond au poids de l’éducation nationale dans la fonction publique. »
Cette nouvelle annonce a entraîné des réactions de la Fsu, du Se-Unsa et des parents de la Fcpe. La Fsu, « ne prend pas l’article des Echos pour argent comptant » mais prédit des effets sensibles sur la qualité de l’enseignement. Pour le Se-Unsa, « ces annonces volontairement non confirmées indiquent que les besoins éducatifs sont considérés comme secondaires par le gouvernement ». La Fcpe « craint que le gouvernement ne continue à faire croire aux parents d’élèves que cette diminution importante des moyens n’aura aucune conséquence sur l’encadrement des élèves, les conditions d’apprentissage dans les écoles et les établissements scolaires, les possibilités de choix d’orientation ou encore l’accueil des jeunes en situation de handicap ».
Le 22 juin, le Café avait envisagé ce risque. « Quelle sera la part de l’Education nationale ? Elle sera sans doute plus que majoritaire. D’abord parce que l’éducation nationale »pèse« à peu près la moitié de la fonction publique d’Etat. Ensuite parce qu’elle est plus âgée que la moyenne de celle-ci. Ensuite parce qu’elle représente environ les deux tiers des postes mis au concours ».
On devrait connaître le chiffre officiel des postes supprimés à la mi-juillet à l’issue du débat parlementaire.
source Café Pédagogique
Pour le SUNDEP qui l’a déjà dit haut et fort, l’Education est l’avenir d’un pays ; l’élève n’est pas un « coût » social, il est notre avenir !
Et les choix budgétaires ne doivent pas être faits par le gouvernement au détriment du système éducatif !
Extrait du communiqué commun des 18 organisations qui ont protesté au CSE :
"Ces coupes budgétaires, d’une ampleur inégalée, constitueraient une bien singulière façon d’afficher la priorité à l’éducation mais aussi de lancer des négociations sur les métiers. L’obsession de réduction des coûts prendrait ainsi le pas sur l’estimation des besoins éducatifs et hypothèquerait sérieusement les discussions futures sur l’avenir du système éducatif et de ses personnels.
Ces mesures ne peuvent qu’avoir de lourdes conséquences sur l’encadrement des élèves, sur les conditions d’apprentissage dans les écoles et les établissements scolaires, les possibilités de choix d’orientation, l’accueil des jeunes en situation de handicap ou le fonctionnement des services. Comment croire dans ces conditions à la volonté ministérielle en matière de soutien et d’aide aux enfants en difficulté, d’Education Prioritaire, de réussite de tous ?
Cela fait craindre que les annonces répétées concernant le soutien et l’accompagnement scolaire après la classe, le développement du sport, des activités artistiques et culturelles à l’Ecole, si elles sont mises en place, le soient par affaiblissement des enseignements scolaires et remise en cause de responsabilités du service public d’état."
Communiqué du SNES
Education : tout est déjà décidé ?
Le ministre de l’Education nationale vient de recevoir sa lettre de mission, cosignée par le Président de la République et le Premier Ministre. Elle ne rappelle aucun objectif chiffré, sur l’accès aux qualifications par exemple, et occulte complètement tous les enjeux de société qui ne sont pas directement liés à l’entreprise (scientifiques, environnementaux, sociaux…), et auxquels pourtant l’école se doit de préparer les futurs citoyens. Uniquement focalisée sur le collège, elle oublie les trois voies du lycée. En revanche, elle rentre dans des détails sur certains points, ne laissant aucune marge de manœuvre, aucun espace au débat : diminution des horaires élèves au collège, suppression des redoublements « à l’identique », suppression de la carte scolaire… Survalorisation du « mérite », vision patrimoniale et identitaire des savoirs, totale absence de référence aux formations scientifiques, recentrage sur le seul socle commun pour la majorité des collégiens, orientation basée uniquement sur l’information et l’évaluation des « filières d’enseignement », déni des dimensions sociales dans l’approche de la difficulté scolaire …. sont les axes d’une rénovation qui s’apparente beaucoup plus à une restauration. Dans le même temps, la responsabilité de la lutte contre les inégalités et de la construction de parcours de réussite pour les jeunes est totalement renvoyée aux établissements, qui devront se débrouiller avec des moyens revus globalement à la baisse dans le cadre de « l’engagement présidentiel d’embaucher un fonctionnaire pour deux partant à la retraite » et dans une logique de concurrence ! L’autonomie des établissements est érigée en outil de pilotage. La politique d’éducation prioritaire est totalement abandonnée. Elle n’est évoquée qu’à travers la mise en place d’études dirigées et l’identification d’une trentaine d’établissements sur l’ensemble du territoire dont les effectifs seront divisés par deux. Pour les personnels, les bonnes intentions affichées en terme de revalorisation de la fonction enseignante débouchent sur le simple « travailler plus » et l’individualisation des parcours professionnels des enseignants. Rien n’est dit sur le travail en équipe et tous les autres personnels sont oubliés. Après les annonces sur les suppressions de postes dans le budget 2008 (17000 selon les dernières déclarations) et la publication de cette lettre de mission, on peut s’interroger sur les marges de manœuvre laissées au ministre dans le cadre des discussions sur le métier d’enseignant annoncées le 11 juin par le président de la république, et dont nous ne connaissons toujours pas la date d’ouverture. On est bien loin des grandes déclarations sur la nécessité d’un dialogue social !