Inquiétude en Lycée Professionnel et Enseignement agricole : Bac Pro en 3 ans ? disparition du BEP ?

mardi 27 novembre 2007


Que va-t-il se passer pour l’enseignement professionnel et l’enseignement agricole à la rentrée prochaine ? La seule logique comptable (qui permet de supprimer les postes d’enseignants) est-elle en marche dans ce secteur qui accueille en particulier les élèves des milieux sociaux les moins favorisés ?

Côté enseignement professionnel, le bruit de la disparition du Bep n’en finit plus de se propager.

Un bruit ? Plus vraiment puisque le Bac Pro en 3 ans a été officiellement annoncé par Xavier Darcos lors de son discours de Chalons sur l’enseignement professionnel. Le Bac Pro en 3 ans gommerait la succession BEP/Bac Pro étalée sur quatre années.
Trois années là où quatre années ne suffisaient pas toujours.

Que deviendront les élèves qui par choix ou plus souvent par nécessité, se dirigeaient directement après la troisième vers la voie professionnelle. Certains s’arrêtaient au BEP, d’autres poursuivaient au delà du Bac Pro, vers le BTS et rarement mais cela arrive, vers la licence professionnelle. La revalorisation du Bac Professionnel est tout à fait recevable, sauf que là, elle risque de se faire au détriment de jeunes pour qui la voie générale est souvent barrée directement après le collège. Quelle alternative à la seconde existera pour eux, avec quelle passerelle vers des niveaux supérieurs de formation ?

Dans l’enseignement agricole, c’est une note de service préparatoire à la rentrée qui sème le trouble dans les établissements.
Parmi les orientations déclinées, on trouve des fermetures de classe de 4e, 3e ou encore des filières S, jusque là dispensées aussi dans les lycées agricoles en réponse à des besoins locaux. On perçoit également des velléités de regroupement de sections fragiles, ou en sous-effectifs, d’établissements. Bref, la logique comptable met encore un peu plus à mal les particularités de l’enseignement agricole, touché également par les menaces qui pèsent sur le BEP.

Cette impression d’insécurité sur l’avenir de l’enseignement professionnel, qu’il soit de l’éducation nationale ou de l’enseignement agricole, se ressent aussi du côté des parents et des élèves.

Comment choisir une orientation lorsque l’avenir de filières de formation semble perturbé ? Certains se dirigeront sans doute pour plus de sécurité vers la voie générale, sans excès de motivation, enfin ceux qui le pourront. Et les autres iront vers le BEP, un diplôme que l’on dit désormais sans valeur et sans avenir. Comme voie de réussite, on fait décidément mieux !

le discours de Chalons du Ministre

http://www.education.gouv.fr/cid5534/la-renovation[...]]

source Café Pédagogique