PPRE,PPS, PAI,PAP,GEVasco....l’école se médicalise...

vendredi 27 mai 2016


Le PAP est devenu un projet de plus à mettre en place par les enseignants...La coupe est pleine !
Pourquoi ?

Le problème n’est pas de nier la difficulté scolaire à l’école...elle est bien présente bien au contraire...et son origine, nous le pensons sérieusement, elle vient déjà de l’intérieur, de l’école elle-même, avec des programmes qui sont de plus en plus lourds et trop complexes pour l’élève de l’école primaire.

Le PAP est un outil de plus pour le suivi des élèves en difficulté.
L’enseignant se voit donc encore et toujours à avoir à remplir un document en plus...
des documents comme 1 à 2 PPS, 2 à 4 PPRE et 1 ou 2 PAI dans sa classe sans oublier l’aide personnalisée !

L’école se médicalise toujours plus et empile des projets les uns sur les autres sans trouver de réponses probantes pour ces élèves...

Stanislas MOREL l’affirme dans son livre « La médicalisation de l’échec scolaire », Paris, La Dispute, coll. « L’enjeu scolaire », 2014, 210 p.
Mais de quelle difficulté parlons-nous ?...L’enseignant en vient même a oublier que la difficulté est inhérente à tout apprentissage...
Les jeunes stagiaires tout fraichement sortis de l’école de formation traitent très rapidement la difficulté comme on le lui a appris...pourquoi ?

Laissons les élèves apprendre d’abord..
Laissons les essayer et faire des erreurs pour apprendre...
Comment faire autrement ?

L’élève doit avoir tout juste tout de suite...il n’a plus le temps pour apprendre : il faut évaluer encore et toujours...diagnostique, formative, sommative...que de jargonnage chez les pédagogues..ont-ils des complexes face aux autres sciences dites molles ?

Comment ne pas parler de stress, peur d’apprendre, pressions...Les enquêtes PISA le disent et le martèlent, les petits français ont peur !
Il est normal d’ailleurs que les élèves puissent réagir ainsi...avec tout ce que les enseignants leur demandent !

Pour monter un PAP, il faut que le constat des troubles soit fait par le médecin de l’Éducation Nationale ou par le médecin qui suit l’enfant, au vu de l’examen qu’il réalise et le cas échéant des bilans psychologiques et para médicaux réalisés auprès de l’élève" (circulaire PAP du 21-1-2015). Les psychologues ont du travail sur la planche car ils se retrouvent avec des ordonnances de médecins libéraux demandant des bilans psychologiques à produire, et l’école avec une ordonnance d’adaptation pédagogique.
Cependant, nous ne sommes pas sûrs que les médecins généralistes soient formés et compétents en matière de troubles de l’apprentissage.. C’est bien le médical, au delà de la vision médicale des difficultés d’apprentissage, qui intègre l’école et le champ de la pédagogie.

Et les maitres spécialisés dans tout ça ???
Sont-ils bien compétents avec de telles approches ?
Ne permettaient-ils pas de penser la difficulté dans toute sa complexité avec les équipes et les parents ?
Ils ont toute leur place car ils sont les garants d’une approche globale de l’enfant-élève et non médicalisante.
Mais ils sont très peu nombreux voir ils sont en passe de disparaitre surtout les maitres G et peu de formations pour des professeurs E (aide pédagogique) et professeur G (aide ré-éducative).
Au secours, Emile, ils sont devenus fous !