Stagiaire : un statut bafoué

samedi 15 juillet 2017


Des professeurs des écoles seraient manipulés ?

On aime raconter des histoires aux enfants.
Cette histoire est vraie et elle est racontée aux adultes par une adulte.

Il y a un an, une petite professeure des écoles attendait un heureux événement et en même temps, elle suivait son stage de professeur des écoles vers la titularisation.

Elle avait franchi tous les obstacles comme une grande. Elle avait validé avec l’aide de son tuteur son année de stage. Ses rapports de stage lui avaient permis d’être reconnue dans ses missions d’enseignante.
C’était très encourageant pour elle.

Comme elle avait demandé un congé maternité, elle s’est alors préoccupée de sa grossesse... logique !
Puis elle s’est consacrée à son bébé pendant ce congé !

En septembre , son « pseudo syndicat » lui a annoncé qu’elle était affectée sur un poste non vacant car elle devait prolonger son stage. Pour elle, c’était étonnant d’être affectée sur un poste de remplaçante mais à cette période, son bébé lui prenait tout son temps....aussi elle n’a pas posé plus de questions...
Première punition.

Sachez chers stagiaires, que ces « pseudos syndicats » n’ont d’autres préoccupations que de s’occuper à placer les copains / copines d’abord ...

Cependant l’enseignement catholique a ajouté une nouvelle condition, pour bien enfoncer le clou : la petite stagiaire devait accepter le poste proposé car dans le cas contraire, elle perdrait son concours.
La petite stagiaire a pris peur ... c’était l’effet escompté...

Comme la belle petite stagiaire était conseillée par les « pseudos syndicats »... elle prit peur même si sa petite voix intérieure lui disait : « il y a quelque chose qui n’est pas normal... mais bon ils savent mieux que moi car je découvre ce monde là ! »
Elle continuait à se dire intérieurement : « mais bon je n’ai pas fait de faute grave tout de même et je risque de perdre mon concours ? »

Vous comprendrez effectivement qu’à ce moment-là, ce n’était pas le moment de jouer avec le feu... d’autant plus qu’elle avait un bébé à charge.

Courant janvier, elle est titularisée en qualité de professeure des écoles. Elle le lit sur sa fiche de paie.
Mais elle n’est pas pour autant titulaire de son poste.
Elle se dit qu’à cela ne tienne, j’aurais un poste à moi, l’année prochaine !

Le mois de mai arrive et les commissions de l’emploi avec.
Ce sont les commissions départementales organisées par l’enseignement catholique ( CDE) et autorisées par le rectorat. Ce dernier, rappelons le, est l’employeur de la petite professeur des écoles.
Ses commissions sont encadrées par des accords entre l’état et le secrétariat général dé l’enseignement catholique ( SGEC). Ces accords sont mis à jour régulièrement ( 2014 sont les derniers)
Le « pseudo syndicat’ avertit donc son adhérente : »c’est super, tu es nommée en ULIS au collège X !!!"
Deuxième punition.

La sentence est tombée.
La pauvre petite professeure des écoles est effondrée par cette annonce, ce devait être une affectation extraordinaire mais il n’en est rien.
Son « pseudo syndicat » lui dit que c’était normal car elle était en priorité C3 (...) et donc à qu’ils n’ont rien pu faire d’autre (...) mais qu’elle avait de la chance car elle aurait pu être affectée dans un autre département de l’académie !
Troisième punition.

Elle apprend entre temps qu’une professeure des écoles en catégorie D, a été affectée sur un CM2 dans ce même établissement qui a également une école ."
Quatrième punition.

Elle était dépitée. Elle se demandait ce qu’elle avait bien pu faire au Bon Dieu ?

Elle était sanctionnée durant sa première année car elle avait été en congé maternité et les injustices se multipliaient.

Pour rappel des textes officiels : en fin de stage, l’affectation doit se faire sur poste vacant.
S’il y a des difficultés faute d’heures, l’affectation peut se faire sur un mi-temps car l’Etat doit proposer au minimum 13,50 heures vacantes pour l’ouverture effective d’un contrat.

Notre jeune professeure des écoles alla quand même au repas de fin d’année de son école pour dire au revoir à ses collègues. Mais elle était en colère et dépitée.
A ce moment-là, elle fit une rencontre qui changea sa vie et son regard !

Une collègue lui raconta sa propre histoire et lui dit qu’il existait un syndicat qui faisait respecter les règles de priorité de l’emploi .
Elle ne le connaissait pas. Elle n’avait jamais entendu parler de lui, même en formation...
Bien sûr, c’est normal ....puisque tout se passe en comité restreint et que ce syndicat n’est pas invité au centre de formation !
La liberté de penser règne à tous les étages !

À partir du moment où le syndicat lui a expliqué ses droits alors le brouillard s’est dissipé.
Elle réalisa qu’elle vivait une discrimination de grande ampleur.
Celle d’être enceinte.
Et pourtant être enceinte ne devrait jamais empêcher une titularisation. La loi avait été bafouée...alors elle a réalisé à quel point elle a été victime de malveillances...

Et ce n’était pas terminé.
Le Sundep Solidaires lui a rappelé que c’était le rectorat son employeur et que c’est lui qui envoie un arrêté de nomination . Tous les professeurs des écoles sont des agents de droit public sous contrat avec l’état.

D’autre part, un stagiaire à le droit de refuser un poste d’enseignant spécialisé !
Ce n’est pas son métier. Cela demande de se former en plus. D’avoir une expérience de professeur des écoles au préalable puis de se spécialiser. Cela doit être un vrai projet de la part du professeur. C’est à partir seulement de ces conditions que le professeur des écoles peut s’engager.

Aussi les pressions engagées sur les stagiaires doivent s’arrêter ...

Enfin, il faudrait quand même prendre conscience que les postes spécialisés n’existent pas pour « boucher les trous » .
Mais ce sont de véritables postes qui demandent un investissement particulier, une formation particulière et un regard particulier.

Il serait sage de respecter les personnes mais aussi les engagements de chacune et chacun. Penser que les postes spécialisés ne sont pas des postes à part entière alors c’est nier la loi de février 2005 qui prend en compte tous les élèves à besoin éducatif particulier et ceux en situation de handicap.

N’est-ce pas un projet ambitieux de la part de notre pays ?

Ce ne serait pas ou plus les valeurs que prône l’enseignement catholique ?
Alors même que l’enseignement catholique qui s’est engagé à former tous ses professeurs à la fois durant la formation initiale et continue ?

Le Sundep Solidaires dénonce des dérives de plus en plus importantes et sournoises.

Même si l’enseignement catholique affirme qu’il nomme les enseignants . Ce n’est pas vrai, ce n’est pas son travail !
Les commissions de l’emploi sont internes à l’enseignement catholique (CDE) et seul l’arrêté de nomination du rectorat est valable. C’est un travail de partenariat et l’enseignement doit respecter le contrat signé avec l’Etat. Le rectorat doit rester vigilant face à ces dérives.

Pour finir notre histoire, le Sundep Solidaires a permis non sans mal à réparer ces injustices et cette jeune professeure des écoles a obtenu un poste d’enseignante non spécialisé !
Le rectorat a reconnu également son erreur par rapport au mouvement de l’emploi de l’année précédente . Il lui a confirmé qu’elle serait ultra prioritaire l’an prochain en catégorie 1 ( soit catégorie A pour l’enseignement catholique).