Un établissement privé pris les doigts dans le pot de confiture !

vendredi 16 septembre 2022


Au SUNDEP Solidaires, chaque année nous dénonçons au rectorat les abus de certains chefs d’établissements qui profitent de leur statut sous contrat pour faire n’importe quoi avec l’argent public.

Nous dénonçons notamment l’organisation du temps scolaire en cours de 45 ou 50 minutes qui oblige les collègues à « récupérerer » le temps libéré en effectuant des tâches qui n’ont rien à voir avec leurs obligations d’agent public, comme par exemple la surveillance des récréations ou des études... Cette petite magouille, sur le dos des élèves qui n’ont pas le volume horaire réglementaire dans chaque matière, permet aux établissements de faire payer à l’Etat des fonctions qui normalement devraient être rémunérées par les OGEC.
L’autre détournement de fonds publics pratiqué parfois dans l’enseignement privé consiste pour un chef d’établissement, ou un-e adjoint-e, à se déclarer des heures d’enseignement, bien souvent de l’AP, qu’il ne fait jamais. Généralement, afin que cela ne se voit pas trop, le chef d’établissement ne s’octroie qu’une ou deux heures...

Au lycée Saint Etienne de Cahors, la direction n’a, à priori, pas eu cette pudeur puisque le rectorat soupçonne une ancienne adjointe de s’être fait payer des heures de cours (9h par semaine) sans jamais les effectuer et ce, pendant plus de 10 ans. Le préjudice pour l’Éducation nationale pourrait s’élever à plus de 100.000 euros.
Cette affaire scandaleuse pour l’enseignement privé a pu être mise au grand jour grâce à l’honnêteté et à la persévérance d’un collègue « lanceur d’alerte ». Dans un premier temps, cet enseigant a alerté sa direction et la direction diocésaine qui n’ont rien fait pour stopper ces abus. Aussi, au bout de plusieurs années, il a été dans l’obligation de saisir le rectorat pour que cela cesse.
Au SUNDEP Solidaires, nous saluons le courage de notre collègue et nous sommes persuadés qu’au-delà du choc des révélations, le lycée Saint Etienne et l’enseignement privé ont tout a gagné à dénoncer et stopper les pratiques frauduleuses qui se déroulent en leur sein. En 2013, un scandale de détournements de fonds a été révélé au lycée Sainte Cécile à Albi (voir articles ICI et ICI) et, contrairement à ce que craignaient des collègues, depuis ces révélations et la condamnation de Mme VEDEL, l’établissement se porte très bien. Nous ne doutons pas qu’à Saint Etienne Cahors, si la direction fait preuve de transparence et ne cherche pas à transformer la présumée coupable en victime et le « lanceur d’alerte » en coupable, il en sera de même.

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