CCMA du 31 mai 2023-Déclaration liminaire du Sundep Solidaires

samedi 3 juin 2023


Monsieur le Recteur,
Mesdames, Messieurs, les membres de la CCMA,

Espérant nous faire tourner la page des retraites, M. le ministre Ndiaye a mis à l’ordre du jour du Comité Social d’Administration ministériel qui se tient aujourd’hui 31 mai les décrets et arrêtés sur la « revalorisation » et le « pacte enseignant ». Cet après-midi à 14h, les enseignant-e-s seront nombreux devant le rectorat pour montrer leur désapprobation.

Le « pacte » est un dispositif qui ne répond en rien aux attentes des collègues. Loin de contribuer à la revalorisation légitime attendue par toutes et tous, il va conduire à un alourdissementde la charge de travail des personnels. Pourtant une enquête du ministère a fait la lumière sur la réalité du temps de travail des enseignant-e-s en soulignant que la plupart d’entre eux travaille plus de 43h par semaine. D’autre part, les chiffres de « l’observatoire des rémunérations et du bien-être », instance mise en place par le ministère, indiquent que les conditions de travail des enseignant-e-s se dégradent puisque la moitié des personnels est en état d’épuisement avancé. De plus, le pacte aggravera les inégalités femmes/hommes car il est démontré que les enseignantes ont plus recours au temps partiel que leurs collègues hommes et que de fait elles sont moins disponibles que ceux-ci pour accepter des missions supplémentaires.

D’autre part, le pacte va dégrader le fonctionnement de nos établissements, fragiliser les collectifs de travail par une mise en concurrence des personnels et renforcer la soumission hiérachique aux chefs d’établissement, voir à de nouveaux petits chefs qui, dans le cadre du Pacte, auront été investis d’une mission de coordination ou de responsable de projet... Cette stratégie sera démultipliée pour la voie professionnelle où le Pacte est l’outil de mise en œuvre d’une réforme de la voie professionnelle largement rejetée par les collègues.
Nous refusons le Pacte et réclamons dans l’immédiat le basculement de l’enveloppe allouée à ce pacte dans celle prévue pour le Socle. Nous ne voulons pas travailler plus pour gagner plus mais dans le contexte de forte inflation que nous vivons, nous revendiquons de véritables augmentations salariales pour tous, sans conditions, notamment par l’augmentation de la valeur du point d’indice.

La réforme du lycée professionnel est inacceptable en l’état pour nos élèves et pour les enseignant-e-s. En effet, nous refusons que les jeunes les plus fragiles, trop souvent ceux qui fréquentent le LP, voient leurs futures vies professionnelles soumises aux besoins du bassin où ils résident. La réforme du LP est brutale également pour les nombreux collègues qui verront se fermer les filières dans lesquelles ils enseignent. Les conséquences seront particulièrement désastreuses dans l’enseignement privé où nous n’avons pas l’assurance d’un salaire à temps plein... Malgré les annonces du ministre, nous savons que d’éventuelles reconversions seront compliquées voire impossible. Le SUNDEP Solidaires dénonce encore une fois le mépris et la maltraitance du gouvernement envers les personnels de l’Education Nationale.

En plus de cette réforme du LP et d’une revalorisation en trompe l’œil, les enseignant-e-s, comme l’ensemble des travailleurs, vont subir de plein fouet une réforme des retraites brutale et injuste.

Aussi, avec les confédérations et organisations syndicales interprofessionnelles, le SUNDEP Solidaires appelle les personnels de l’enseignement privé à être massivement en grève le mardi 6 juin pour exiger l’abrogation de la loi sur les retraites et pour exiger une réelle revalorisation de nos salaires et une amélioration de nos conditions de travail.