ZEP : Le Ministre a présenté son « Plan de relance des ZEP – 1re étape ».
vendredi 10 février 2006
« Il faut donner vraiment plus à ceux qui en ont vraiment besoin. Et le faire selon des critères nationaux, précis et pertinents. Des critères sociaux et scolaires, qui traduisent la situation concrète des élèves » : C’est avec ces fortes paroles que Gilles de Robien a entamé sa présentation de son « Plan de relance des ZEP – 1re étape ».
« A la rentrée 2006, tout établissement actuellement »ZEP« conservera les moyens qu’il reçoit à ce titre ». Le ministre s’est voulu d’abord rassurant à un moment où la contestation fait rage dans certains établissements. Jusqu’à la rentrée 2007, les établissements sont divisés en deux catégories : EP1, les « plus prioritaires » et EP2 : les autres qui gardent les moyens acquis. Après cette date, un nombre indéfini d’établissements sera classé « EP3 », c’est-à-dire destinés à quitter les ZEP. Pour le moment, il annonce l’entrée de 18 nouveaux établissements, principalement des DOM, en zone prioritaire.
La « relance » ne concerne donc que les établissements EP1. Le ministre a retenu 249 collèges auxquels s’ajoutent près de 1600 écoles. Ces établissements bénéficieront de moyens accrus : 3000 assistants d’éducation et 1000 enseignants. Ces derniers « conservant une charge d’enseignement à temps partiel, ont aussi pour mission d’accompagner les élèves dans le cadre des programmes personnalisés de réussite éducative et de participer à l’accompagnement des jeunes enseignants. L’affectation de ces personnels supplémentaires permettra aussi de donner de la souplesse à l’emploi du temps des professeurs pour favoriser le travail en équipe et la concertation ». Collèges et écoles primaires seront organisés en réseaux pilotés par un « comité exécutif » constitué du principal et des directeurs.
d’après le Café Pédagogique
Les réactions au plan ZEP
Le SNES :
« Le ministre affirme que les moyens des établissements actuellement ZEP seront maintenus à la rentrée 2006. Mais aucune garantie n’est donnée pour 2007. Et surtout les éléments concrets connus pour la préparation de la rentrée 2006 montrent que beaucoup des collèges ZEP perdront des moyens à effectifs constants (-12 postes pour les Yvelines par exemple) » .
Le Snuipp :
« sous couvert d’« individualisation des parcours », c’est une école à deux vitesses qui est organisée. Pour certains élèves, la découverte et le projet professionnels dès la quatrième préparent les sorties précoces du système scolaire. Pour d’autres, seront réservés la possibilité de déroger à la carte scolaire ou le développement des bourses au mérite. Ces mesures vont à l’encontre d’une politique de mixité sociale ».
Le Canard Enchaînédu 8 février analyse les implantations des Collèges estampillés « Ambition-Réussite » et a trouvé une corrélation certaine entre le choix de ces collèges et les fiefs UMP ; il cite un syndicaliste enseignant « le gouvernement choisit ses pauvres » !
240 « Ambition-Réussite » sur 874 collèges ZEP... et les autres ?
L’appel d’une ZEP : les professeurs de Clichy
« Pourquoi ne pas avoir consulté ceux qui habitent, connaissent et travaillent dans ces quartiers ?... Pourquoi finance-t-on ces mesures en supprimant dans les 5e et 4e de France une demi-heure consacrée le plus souvent au soutien alors que l’échec scolaire est un véritable fléau national ? Pourquoi prive-t-on à terme un certain nombre d’établissements des avantages octroyés par l’Education prioritaire au prétexte que certains sont encore plus difficiles ? »
Pour les professeurs et parents de Clichy, signataires de cet appel paru avant l’annonce du plan ZEP, c’est « parce que les choix éducatifs sont toujours des choix de société ». Les 3 collèges de Clichy sont maintenant classés EP1.
Article de Libération